Dans ce partage, je souhaiterais distinguer, les rêves, ceux là purs, naissant de véritables aspirations et l’illusion que l’enfant s’est construit, pour survivre à ses traumas.
Quand on commence un travail pour reconnecter avec son enfant intérieur, on peut s’imaginer avoir accès au merveilleux de l’enfance, à sa joie naturelle.
Non qu’on n’y ait pas du tout accès, mais, pour cela, il faudra passer par l’accueil des blessures causées par les traumas qu’il a vécu.
Quand nous prenons contact avec lui les premières fois, on peut être étonné de l’état dans lequel celui-ci se trouve.
La première fois que j’ai rencontré la petite en moi, m’enquérant, de quel pouvait bien être son monde, je fus étonnée de voir l’état dans lequel elle se trouvait.
Elle habitait une forêt mystique, où ne passaient que quelques rayons de soleil. Lorsque je voulus l’approcher, elle me fit comprendre par un regard intense, que c’est elle qui déciderait de si et quand nous pourrions nous connecter.
Je revins la voir, lui faisant comprendre que je voulais connaître son monde… elle me montra les ruisseaux, la mousse, les reflets de lumières dans la rosée, et sa connexion vive avec tout ce qui vit. Et j’eu le privilège de voir son perchoir, niché à la cime des arbres, celui-ci lui permettait d’être en contacte(de loin), avec les gens de son espèce.
Je fus touchée, et tellement triste, pour elle, pour moi.
Un jour, alors qu’elle accepta que je l’approche de plus près, je vis que sa peau était dure, comme si elle était blessée dans son entièreté, de n’avoir jamais été aimée, touchée, cajolée pour ce quelle était.
Sa confiance en moi grandit et elle accepta de me suivre dans un tout autre endroit, spécialement conçu pour que je puisse prendre soin d’elle.
De là, commença notre relation et le début du véritable soin de mes blessures profondes.
Je ne savais pas que j’étais dans cet état. Moi qui avait tant chercher à me libérer, qui croyait avoir guéri la plupart de mes blessures.
Dans cette exploration, j’entrevis la différence entre l’histoire que je m’étais racontée pour survivre et la réalité crue de l’expérience, vécue dans le corps de l’enfant que j’étais.
Ces histoires, que nous nous racontons, avec le temps et la répétition, prennent la forme de conditionnements limitants nos rêves, l’accès à nos aspirations à l’âge adulte.
Pour les rendre accessibles, il nous faudra donc, mettre en lumière nos fonctionnements de protection et nous permettre de ressentir la douleur vécue, telle qu’elle fut à sa source.
C’est seulement à partir de cet accueil, de cette acceptation de la réalité vécue par l’enfant, que celui-ci nous donnera accès, à nos rêves véritables et aux potentiels uniques qu’il détient.
Amélie Nogueira